Les glissements de terrain en Afrique tropicale

Un danger encore mal connu

En 2017, des centaines de personnes ont perdu la vie à cause de glissements de terrain en Afrique tropicale. Malheureusement, nous comprenons encore assez mal ce phénomène dans cette partie du monde. Liesbet Jacobs vient de terminer sa thèse de doctorat dans laquelle elle a étudié les processus qui mènent aux glissements de terrain en région tropicale humide, afin de prévoir autant que possible où et quand ils auront lieu.

Les glissements de terrain en Afrique tropicale

Chaque année, les glissements de terrain infligent des pertes humaines et des dégâts aux infrastructures et aux propriétés dans de nombreuses régions du monde. « En Afrique tropicale, ces glissements de terrain restent peu répertoriés », explique Liesbet Jacobs, chercheuse à la VUB et au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) à Tervuren.

« Pourtant, les dégâts peuvent parfois être considérables, comme cela malheureusement a été le cas en août 2017, avec plus de 500 victimes en Sierra Leone et plus de 200 en RD Congo. L’impact dramatique de ces glissements de terrain contraste avec le faible niveau de connaissances sur ces processus géologiques. »

« Par ailleurs, dégâts et pertes liés aux glissements de terrain devraient augmenter à l’avenir en réponse à une pression démographique accrue et à la déforestation et aux changements d’affectation du sol que cela implique. En outre, des changements climatiques induisant des précipitations plus élevées et plus intenses sont à attendre dans ces régions. »

Le Rwenzori comme cas d’étude

Liesbet Jacobs a réalisé sa thèse de doctorat sur les glissements de terrain du Rwenzori, une chaîne de montagnes située sur la frontière entre l’Ouganda et la RD Congo.

« En combinant travail de terrain et analyses d’archives et d’images satellitaires, j’y ai étudié les glissements de terrain afin de mieux comprendre où et quand ils apparaissent. J’ai notamment démontré que la nature du sol et la géomorphologie ont une grande influence sur les glissements. »

« Mes collègues et moi avons également réalisé des cartes de susceptibilité de la région, qui mettent en évidence les zones à risque. Sur place, nous avons également mis sur pied un projet de crowdsourcing, dans lequel les habitants de la région récoltent des données sur les risques naturels avec leur smartphone. »

AfReSlide : un projet plus large

Si Liesbet Jacobs a réalisé sa thèse à la VUB et au MRAC, son travail s’inscrivait dans le cadre du projet AfReSlide. Financé par la Politique scientifique fédérale (BELSPO) pour la période 2013-2018, ce projet est une collaboration entre le MRAC, la VUB, la KU Leuven et l’ULB.

Il a pour objectif d’identifier des stratégies de résilience culturellement, techniquement et économiquement réalisables aussi bien au niveau politique qu’au niveau du foyer pour faire face aux glissements de terrain et aux dégâts et pertes humaines qu’ils occasionnent en Afrique équatoriale.

En février 2018, Liesbet Jacobs et ses collègues du projet sont retournés en Ouganda afin de remettre aux autorités les résultats de sa thèse, outils d’aide à la décision qui doivent permettre d’atténuer les dommages liés aux glissements de terrain. Les résultats ont été transmis aux niveaux national, régional et local.

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