Pour la digitalisation du patrimoine musical africain

Le 6 juin 2018, les participants du projet PRIMA se sont réunis au MRAC. PRIMA est un projet de réseau international de musées belges et africains de la République du Congo, du Burkina Faso et du Kenya qui a comme objectif de digitaliser les collections d’instruments de musique d’Afrique. Diverses collections ont déjà été mises en ligne.

Pour la digitalisation du patrimoine musical africain

Depuis début 2018, le MRAC est partenaire du Projet de Réseau international des Instruments de Musique africaine (PRIMA). Avec le Musée des Instruments de Musique (MIM) à Bruxelles, il collabore avec des musées de Brazzaville, de Ouagadougou et de Nairobi afin d’échanger connaissances et know-how sur le plan de l’(ethno)musicologie et de la gestion digitale des collections. Cette deuxième réunion du réseau depuis sa création en 2013 était un moment important pour ces échanges.

 

Digitaliser pour mieux gérer les collections

La collaboration sur le plan de l’inventorisation, de la photographie et de la mise en ligne a mené à d’importants résultats : « la majorité de nos collections sont à présent disponibles en ligne », selon Jacqueline Babindamana du Musée Panafricain de la Musique à Brazzaville (République du Congo) et Eveline Koho Kabou du Musée de la Musique à Ouagadougou (Burkina Faso). D’importants jeux de métadonnées ont été établis et les instruments de musique ont été photographiés de manière professionnelle.

« Les collections étaient en mauvais état et les conditions de conservation étaient loin d’être optimales, ce qui m’inquiétait », explique Jacqueline Babindamana. L’inventorisation digitale était avant tout nécessaire pour assurer une meilleure gestion de la collection.

 

La majorité de nos collections sont à présent disponibles en ligne

Mettre en ligne pour améliorer notre vision sur le patrimoine musical mondial

Les près de 400 objets des deux musées ont été mis en ligne sur le site web MIMO. MIMO est la plus grande plateforme en ligne au monde pour les collections publiques d’instruments de musique d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Les collections du MRAC (8435 objets) et du MIM se trouvent également sur cette base de données.

Les collections africaines sont également accessibles sur le catalogue en ligne (Carmentis) des collections des Musées royaux d’Art et d’Histoire, dont fait partie le MIM.

 

Les données des deux collections africaines sont à présent à la disposition, entre autres, du monde scientifique. La mise en ligne de ces collections importantes mais difficilement accessibles permet d’obtenir une vue plus complète du patrimoine musical mondial, d’après Saskia Willaert du MIM.

 

Plus qu’une campagne de digitalisation

Selon Jacqueline Babindamana et Eveline Koho Kabou, l’intérêt du projet réside également ailleurs et pour l’avenir. Il s’agit bien plus qu’une campagne de digitalisation unique. En effet, les collections sont en expansion permanente, explique Eveline Koho Kabou. D’importantes collectes ont ainsi été organisées récemment et un musicien a fait don de sa collection au musée. « Grâce au projet PRIMA, nos collaborateurs ont acquis une expérience dans l’inventorisation et nous pouvons donc travailler avec ces nouvelles collections. »

Il reste cependant des défis pour le futur, comme le manque de matériel, d’après Babindamana. « Il s’agit d’appareils photo ou d’enregistreurs, lorsque les objets proviennent directement du luthier ou du musicien même et que celui-ci joue l’instrument. »

 

Financé par BELSPO, le projet PRIMA a été lancé en 2012 par le MIM.

 

Visite des collections avec Rémy Jadinon, ethnomusicologue au MRAC.

Dieter Van Hassel, coordinateur gestion de l’information et digitalisation, explique le processus de la digitalisation au MRAC du début à la fin.