La clé pour un traitement contre la bilharziose réside peut-être dans les gènes des parasites

Des chercheurs de l’AfricaMuseum, de l’Institut de Médecine tropicale (IMT) et de la KU Leuven ont démontré que certains parasites de la bilharziose produisent davantage de descendants que d’autres. Cette découverte ouvre des perspectives quant à la recherche de médicaments et de vaccins contre cette maladie tropicale.

Parasite genetics may hold key to schistosomiasis treatment

La bilharziose, ou schistosomiase, est une maladie causée par un ver qui parasite nos intestins et nos voies urinaires. La maladie touche plus de 200 millions de personnes, principalement des enfants en Afrique subsaharienne, et cause plus de 1000 décès chaque année. La contamination s’effectue dans des lacs et des rivières qui contiennent des escargots d’eau douce, vecteurs du ver parasite.

La plupart des recherches sur les maladies tropicales, et en particulier sur la bilharziose, se sont principalement focalisées sur les humains, explique Tine Huyse, parasitologue à l’AfricaMuseum de Tervuren. De nouvelles technologies développées ces dernières années permettent dorénavant d’étudier plus en détail les parasites eux-mêmes. Ainsi, nous pouvons analyser l’ADN des larves des vers parasites, qui mesurent un dixième de millimètre à peine.

Nous avons démontré que certains parasites, porteurs d’une mutation sur un gène spécifique, produisent davantage de progénitures.

Jusqu’à présent, on pensait que la gravité de l’infection était liée à l’exposition au parasite et au système immunitaire du patient. Pour la première fois, les chercheurs de l’AfricaMuseum, de l’IMT et de la KU Leuven ont démontré l’existence d’un autre facteur. En analysant des échantillons de plus de 1500 patients sénégalais, nous avons démontré que certains parasites, porteurs d’une mutation sur un gène spécifique, produisent davantage de progénitures, explique Tine Huyse. Il s’agit d’une découverte importante, puisque la quantité d’œufs que produisent les vers détermine la gravité de l’infection.

Leur découverte permettra de mener de nouvelles recherches sur le développement de médicaments et de vaccins qui ciblent ce gène.

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