Comment organiser au mieux les formations entomologiques en Afrique subsaharienne

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Depuis plus de 15 ans, le Musée royal de l’Afrique centrale organise des formations sur les mouches (Diptera). Initialement, ces formations avaient lieu à Tervuren, en Belgique, et se concentraient sur les espèces de mouches des fruits (Tephritidae). Depuis une dizaine d’années, elles se déroulent en Afrique et concernent également les familles de mouches qui jouent un rôle important dans la pollinisation, comme les Syrphidae, les Rhiniidae et les Nemestrinidae. Ces formations ont été coorganisées par un grand nombre de nos partenaires du Sud (Bénin, Kenya, Afrique du Sud) et ont été financées par divers organismes dont le principal est la Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire (DGD). Actuellement, nos partenaires reprennent la main et organisent eux-mêmes les formations, avec un soutien minimum venant de notre côté !

Les formations comprennent des sessions théoriques, mais l’accent est placé sur les sessions pratiques consacrées à la récolte et aux méthodologies de conservation, d’épinglage et d’étiquetage, ainsi qu’à l’identification actualisée des mouches. Afin d’assister nos partenaires du Sud qui souhaitent organiser de tels programmes, un article a été publié dans l’International Journal of Educational Development : Jordaens et al. 2024, « A best way forward to the organization of entomological training courses in sub-Saharan Africa » (Comment organiser au mieux les formations entomologiques en Afrique subsaharienne). Cet article livre un bref historique de l’évolution des formations et une analyse des profils des postulants. Plus important, il fournit toutes les informations pertinentes sur l’organisation pratique de formations entomologiques. Ces informations sont disponibles gratuitement, et sont accompagnées de documents Word ou Excel séparés qui simplifieront la conduite future pour d’autres personnes. Elles stimuleront et faciliteront, nous l’espérons, l’organisation de nouvelles formations entomologiques (ou similaires) dans les régions afrotropicales ainsi que dans d’autres zones biogéographiques. De telles formations encourageront les réseaux Sud-Sud de recherche entomologique ; par ailleurs, des formations regroupant des participants aux niveaux d’instruction et aux parcours professionnels différents pourraient favoriser une collaboration entre les universités et d’autres institutions scientifiques pour des formations postuniversitaires et des programmes de recherche. Elles peuvent également amorcer une collaboration entre institutions scientifiques et organismes impliqués dans l’administration, l’élaboration des politiques, la diffusion des connaissances ou la mise en œuvre des procédures légales. 

Nous pensons que des formations de ce genre sont une excellente piste à suivre pour organiser des activités de renforcement des compétences contribuant à un réseau durable d’entomologistes. Elles peuvent être une manière de réduire les inégalités entre hommes et femmes dans le domaine des sciences biologiques en région afrotropicale.

Une copie de cet article peut être obtenue auprès du premier auteur, Kurt Jordaens (kurt.jordaens@africamuseum.be), ou des coauteurs Massimiliano Virgilio (massimiliano.virgilio@africamuseum.be) et Marc De Meyer (marc.de.meyer@africamuseum.be).