Littérature MRAC publiée ailleurs
Détails
Delvaux, D., Levi, K., Kajara, R. & Sarota, J. 1992. ‘Cenozoic paleostress and kinematic evolution of the Rukwa - North Malawi rift valley (East African rift system)’. Bulletin des Centres de Rercherche Elf Exploration Production 16(2): 383-406. Pau : Elf exploration production. (PR).
Article dans une revue scientifique / Article dans un périodique
L'évolution cinématique du secteur Tanganyika - Rukwa - Malawi de la branche occidentale du rift est-africain est encore relativement mal connue. Le rôle respectif des mouvements verticaux ou horizontaux Ie long des failles liées au développement des bassins du rift est toujours I'objet de discussions contradictoires, ainsi que l'estimation de la direction d'extension principale. Afin d'éclaircir ces problèmes, 976 failles mineures provenant de 29 sites différents ont été mesurées dans l'ouest de la Tanzanie, le long de la partie nord de la dépression du lac Malawi et de sa jonction triple avec le rift de Rukwa et la dépression transversale d'Usanqu. Ces mesures ont été effectuées le long des failles majeures ainsi que dans les sédiments et volcanites du rift. Les données de faille avec stries de glissement ont été analyses en termes de paleotenseurs de contraintes. D'après les données de terrain et ainsi qu'il a été montré par d'autres, il est clair que la direction NW-SE majeure des failles du rift Rukwa - Nord Malawi a été fortement influencée par les directions structurales precambriennnes. D'autre part, elles sont également largement héritées de la phase de rifting Karoo (permo-triassique). Les données discutées ici ne concernent que la période de riftogenèse crétacée, pour laquelle deux principales phases de paléocontraintes ont été mises en évidence; I : un premier système en extension multidirectionnelle (compression majeure vertical, magnitude de la contrainte intermédiaire proche de celle de la contrainte minimale), avec deux directions d'extension dominantes (ENE-WSW et NW-SE) qui ont provoque la genèse ou la réactivation de failles limitant les semi-grabens, avec mouvement vertical dominant; II : un système en décrochement (contrainte intermédiaire verticale) avec une compression horizontale selon une direction N-S dominante, qui provoque principalement la réactivation des failles bordières du rift par coulissements latéraux. Les relations stratigraphiques avec des coulées volcaniques d'âge connu fixent l'inversion de contraintes du régime extensif au régime décrochent au Pléistocène moyen, entre 0,55 et 0,42 Ma. La phase I représente l'évolution cinématique du Miocène supérieur au Pléistocène, auquel sont lies la majeure partie du développement des bassins cénozoïques (réactivation des bassins du Nord-Malawi et de Rukwa et neoformation du bassin d'Usangu) ainsi que les deux premières pulsations magmatiques dans la province volcanique de Rungwe. La seconde phase débute au Pléistocène moyen suite à une inversion des contraintes due à la permutation des axes compressifs et intermédiaires. Ce nouveau régime évolue rapidement par rotations horaires successives de la direction de compression principale, depuis Ie NNW-SSE, tout d'abord vers le N-S (régime dominant), et ensuite vers le NNE-SSW (dernier régime de paleocontraintes reconnu). La phase II a provoqué la réactivation latérale dextre des failles normales majeures du rift, orientées NW-SE, et la réactivation latérale senestre d'un système de joints subverticaux d'orientation NE-SW, dont l'origine remonte à la période anté-Karoo. La comparaison avec les mécanismes au foyer des tremblements de terre de l'Afrique de l'Est montre que les directions des contraintes horizontales compressive et extensive actuelles sont similaires à celles du dernier état de paléocontrainte reconnu. Cette évolution cinématique est similaire a celle déduite d'observations faites par d'autres équipes dans le rift central du Kenya et le long de la côte ouest du lac Malawi. Ce parallélisme indique qu'il s'agit d'un phénomène au moins de dimension régionale et dont les causes doivent être recherchées aux limites de la plaque lithosphérique africaine.