Répertoire du personnel
Patricia Van Schuylenbergh
Anthropologie culturelle & histoire
Histoire
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Détails
Van Schuylenbergh, P. 2009. ‘Entre délinquance et résistance au Congo belge: l'interprétation coloniale du braconnage’. Verdier (ed), Afrique et Histoire. Revue internationale 7, special issue : Dans les plis de la structuration coloniale : ombres et délinquances : 25-48. ISSN: 978-2-86432-582-6. (PR).
Article dans une revue scientifique / Article dans un périodique
La question du braconnage au Congo durant la colonisation belge (1885-1960) présuppose un regard européen, des vues selon lesquelles toute chasse non conforme à des règles édictées dans un contexte historique et social particulier est qualifiée d’illicite et stigmatisée comme acte de braconnage. Cette catégorisation participe de la politique coloniale de gestion des terres et des ressources naturelles, y compris la faune et la végétation sauvages. L’encadrement administratif des espaces et des mouvements, et la catégorisation des actes individuels et collectifs imposent un mode de penser et de vivre. Les populations autochtones se trouvent exclues de lieux assignés à la protection et à la conservation de la faune et de la flore. Les techniques et les périodes autorisées de chasse et pêche sont désormais celles des colonisateurs. L’application de l’appareil européen importé en colonie prévoit aussi la sanction des infractions où figurent les techniques locales de chasse. Les Congolais y figurent comme ravageurs d’un environnement placé sous la garde du pouvoir occidental. La chasse illicite fut-elle acte de résistance ? Nous pouvons plutôt y voir la poursuite d’activités normales au mépris d’un concept occidental imposé d’autorité. L’irréalisme des mesures et les difficultés de contrôle laissèrent une marge d’action à la quête d’aliments et de revenus des Congolais, aussi bien qu’au commerce croissant induit par la colonisation elle-même.