S+T+ARTS Afropean Intelligence 2025

Challenge #8: The Memory Performer 

The Memory Performer, de Mahoutondji Kinmagbo, est un projet artistique qui réinvente la tablette de mémoire traditionnelle Luba, la Lukasa, sous la forme d'un appareil digital. Le projet vise à préserver la culture et la mémoire communautaire en RDC grâce à l'intelligence artificielle. 

Son travail consiste en une réplique 3D d'une Lukasa équipée de capteurs tactiles, connectée à un moteur de jeu. En interagissant avec la tablette, les utilisateurs activent des histoires inspirées de la tradition orale Luba. Mahountondji souhaite aborder les défis urbains contemporains à travers ces récits, narrés par un personnage en 3D. Ce projet se situe à la croisée de l'IA et de la préservation culturelle. Il transforme les pratiques mémorielles en performances culturelles vivantes, offrant une nouvelle forme d'expérience digitale incarnée et collaborative.

Challenge #9: TERRITOIRE TISSÉS: Kuba Royal Art between Tradition and (R)evolution

Territoires tissés, de Mélisa Kayowa, est un projet qui retrace les parcours et les trajectoires de divers objets d'art congolais depuis leur entrée en contact avec l'Occident. 

Se concentrant particulièrement sur les techniques ancestrales de la tapisserie Kuba et du Ndop, portraits sculptés de divers rois Kuba qui retracent la généalogie du royaume, son projet utilise l'intelligence artificielle pour examiner l'absence en RDC de certains objets d'art originaux conservés dans des musées ethnographiques et quelques collections privées en Occident, ainsi que les relations qu'ils entretiennent aujourd'hui avec leurs communautés d'origine. L'IA est utilisée dans ce projet pour aider à reconstruire et à archiver la mémoire du peuple Kuba pour les générations actuelles et futures.

Challenge #10: Mobility as Memory

Mobility as Memory (La mobilité comme mémoire) de Chinedum Muotto est un projet de recherche créatif qui réinvente la façon dont les gens se déplacent dans la ville de Kinshasa, non seulement comme moyen de transport, mais aussi comme un moyen puissant de se souvenir. 

La plupart des routes et des structures actuelles de Kinshasa ont été construites à l'époque coloniale dans le but de contrôler les populations plutôt que de favoriser leur liberté. Le projet de Chinedum explore ce qui se cache sous ces routes pour trouver des chemins plus anciens et cachés : des sentiers ancestraux, des routes spirituelles et des rythmes de marché qui ont autrefois façonné la ville. Au lieu d'utiliser des satellites ou des données sur le trafic, il forme l'intelligence artificielle à partir d'histoires, de chansons et de sons transmis de génération en génération, transformant ainsi l'IA en un outil de mémoire culturelle. Le résultat est une « carte vivante » : une œuvre d'art numérique qui évolue et se déplace, révélant des itinéraires oubliés et des connaissances sacrées.