ReSoXy est un projet qui vise à faire revivre et recréer la pratique musicale du xylophone manza, un instrument de musique oublié des chefs coutumiers et des notables du peuple Azande dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC). Les instruments ont été acquis par les expéditeurs et ethnographes belges pour le Musée royal de l'Afrique centrale à Tervuren, en Belgique (MRAC), à la fin du 19ème siècle et au début de la colonisation, et sont devenus depuis lors les témoins silencieux de l'héritage culturel perturbé et de la colonisation. Le projet vise à configurer "un autre même" pour la collection d'instruments et à rétablir les significations contemporaines de ces objets et communautés qui ont été effacés et remodelés de manière irréversible par la colonisation. ReSoXy adopte une méthodologie interdisciplinaire triangulaire pour rétablir le son de la collection d'instruments à l'aide d'approches créatives et participatives dont l'expérimentation musicale (échantillonnage musical, construction de répliques et enregistrements sonores historiques), les actions créatives participatives (co-création et co-expérimentation avec les communautés source et de diaspora, les chercheurs, les étudiants et les musiciens en Europe), et l'ethnographie (études d'archives, entretiens et études sur le terrain). En plus d'insuffler de nouvelles idées aux instruments oubliés, le projet aura un impact sur le monde universitaire et le grand public en termes de préservation et de restitution du patrimoine, de valeurs décoloniales et multiculturelles, ainsi que de créativité musicale. Le projet est financé par le projet Brain 2.0 du BELSPO (Belgian Science Policy Office) (2023-26) et en collaboration avec le Conservatoire royal d'Anvers.