Répertoire du personnel
Pascale Lahogue
Sciences de la Terre
Géodynamique et ressources minérales
Géodynamique et ressources minérales
Détails
Thijenira, A., Ngala, N., Kanika, T., Kimbembi, A., Nkodia, H. & Lahogue, P. 2024. ‘État des lieux et specificites geologiques des cavites karstiques des formations du sous-groupe schisto-calcaire des regions de Mbanza-Ngungu, Kimpese et Songololo (Kongo-Central, République democratique du Congo)’. Journal africain des Sciences vol. 1: 14. Kinshasa : Faculté des Sciences et Technologies de l’Université de Kinshasa. ISSN: 3006-2306. URL: https://jafrisci.org (PR).
Article dans une revue scientifique / Article dans un périodique
Le karst et particulièrement l’endokarst a été très peu étudié dans les formations du Sous-groupe Schisto-calcaire des régions de Mbanza-Ngungu, Kimpese et Songololo dans la Province du Kongo Central (RDC) et y est donc mal connu. Les grottes sont une fenêtre sur le monde souterrain et jouent un rôle important dans des domaines sociétaux comme la géologie (ressources minérales, réservoir d’eau très important), l’archéologie/anthropologie (sites d’activités humaines très anciennes) et la biologie (réserve d’animaux cavernicoles endémiques). Elles peuvent aussi être à l’origine d’effondrements. L’étude de l’endokarst est donc important pour la société. Cette connaissance ne peut s’acquérir sans un inventaire préalable mis à la disposition des scientifiques désireux d’approfondir les recherches dans ce domaine. Des inventaires existaient avant cette étude mais ils se contentaient de reprendre les cavités citées dans des documents, souvent anciens, produits par des archéologues, des biologistes et rarement par des géologues. Les grottes citées étaient généralement avec des localisations approximatives, voire sans localisation, ce qui engendrait des confusions sur l’unicité des grottes citées, voire comparées par les différents auteurs. Cette étude est le résultat d’une compilation des données bibliographiques avec relocalisation en SIG quand les données le permettaient, complétées par des enquêtes de terrain réalisées de 2019 à 2022 dans le but de de vérifier les localisations précises, d’identifier les grottes de manière unique et de découvrir de nouvelles grottes encore non signalées. Cet inventaire a conduit à une liste de 120 grottes dont 34 présentent un intérêt biologique et 11 sont d’intérêt archéologique/anthropologique. Les entrées de grotte ont été positionnées sur la carte géologique où il apparaît qu’elles sont développées dans trois des quatre niveaux du Schisto-Calcaire (CI au CIII). Elles sont regroupées en plusieurs zones, mais cela est dû à l’accès plus ou moins facile des grottes inventoriées. Un lien entre l’altitude et l’évolution karstique a été mis en évidence. Le karst situé dans le CI (Formation du Kwilu), stratigraphiquement localisée à la base du Schisto-Calcaire, mais aussi aux altitudes les plus basses de la région, est le plus évolué, formant des « tours résiduelles » ; alors que ceux situés dans le CII (Formation de la Lukunga) et le CIII (Formation du Bangu), à des altitudes plus élevées (600-850 m), moins évolués, impriment à peine leurs traces dans le paysage. Cette étude montre aussi le grand potentiel de découvertes encore possibles dans les formations du Sous-groupe Schisto-calcaire.