Le but de ce projet est de développer une approche archéologique et linguistique intégrée de la dynamique des populations dans le sud de l’Afrique centrale. Il s’agit en fait d’étudier la transmission de la culture matérielle et immatérielle dans le temps et dans l’espace. La dépression de l’Upemba (Nord Katanga, RDC) s’avère être un terrain d’étude exceptionnel à cet égard, puisqu’elle est située au cœur de l’ancien royaume Luba et constitue un carrefour culturel entre l’Afrique central, l’Afrique de l’Est et l’Afrique du Sud. Cette étude permettra par le biais d’un nouveau regard sur le passé, de mieux comprendre la situation politique et sociale d’aujourd’hui. Les processus de manufacture de la poterie offre une interface entre les cultures passées et présentes. Généralement considérée comme un puissant outils de recherche en ce qui concerne les phénomènes identitaires, les pratiques céramiques sont un centre d’intérêt tant pour les archéologues que pour les linguistes. Elles permettent donc dépasser le cadre de l’une ou l’autre disciplines pour adopter une démarche plus anthropologique au sens large du terme. Afin d’arriver à entrevoir la complexité des phénomènes de peuplement, l’étude combinera une approche micro- et macro- régional de la transmission de certains traits culturels. En ce qui concerne l’archéologie, il s’agira, au niveau local, d’étudier les processus de manufacture de la céramique ancienne de l’Upemba, l’une des plus longues séquences céramiques d’Afrique. Au niveau régional, l’étude portera sur les techniques ornementales de la céramique. En ce qui concerne la linguistique, l’étude locale portera sur une étude dialectologique du Kiluba. Une attention toute particulière sera portée au vocabulaire de la culture matériel et des pratiques céramiques. Au niveau régional, une étude linguistique comparative sera consacrée au zone bantu K, L et M, où, à en croire les sources historiques, de large mouvement de populations aurait eu lieu. Ce projet intensifiera les collaborations entre plusieurs unités du Musée royal de l’Afrique centrale et avec des institutions sœurs de République Démocratique du Congo. L’utilisation des banques de données et collections ethnographiques, archéologiques et linguistiques des institutions concernées permettra de faire valoir leur expertise. Enfin, le projet permettra d’ouvrir de nouvelles pistes de recherches et de renouveler nos perspectives sur l’héritage culturel du sud de l’Afrique centrale.