Le raphia dans toute sa splendeur – Bakushinta

A l'occasion des 125/5 ans, le musée a sélectionné plusieurs propositions d'individus et d'organisations de la diaspora africaine en Belgique. Bakushinta présente son projet.

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En 2017, dans le cadre de nos recherches sur les connaissances textiles en RDC, nous avions pu nous rendre compte que le musée possédait une vaste collection d’objets en raphia et autres fibres végétales. Durant la période de rénovation, certains objets issus du royaume Kongo, avaient fait l’objet de l’exposition Kongo across the Water.Bakushinta

Aujourd’hui, hormis quelques pièces présentées sans explication adéquate dans la salle Rituels et Cérémonies, toutes ces collections se retrouvent enfermées dans les réserves. Aucune opportunité n’est offerte au public de prendre connaissance de cette part de richesse, du haut niveau de design et du degré de savoir qui se retrouvaient en RDC.  
 
Notre projet rejoint de ce fait l’ambition du musée à présenter les cultures d'Afrique centrale, pour le cas présent celles de la RDC. Il vise à démanteler les stéréotypes racistes sur les personnes noires en parlant des connaissances en matière de textile et de tout ce qui entoure sa production. Il s’agit pour nous de démanteler l’idée propagée des personnes nues ou à moitié nues qui auraient attendu l’arrivée du colonisateur pour apprendre à se couvrir le corps et à s’habiller.  
 
En tant qu’élément de reconstruction de la société civile dans tous ses aspects, le musée ne peut se contenter d’exposer que des objets. Notre projet a pour ambition de présenter les preuves d'ingéniosité créative, dans un processus de production exposé dans toute sa complexité inventive et technique. Une démarche qui permet au musée de devenir un élément de consolidation et d'harmonisation entre deux mondes toujours distincts et dichotomiques : la culture et l'économie.  
  
Mme Georgine Dibua Mbombo, est coordinatrice et chef de projet de Bakushinta, une association de valorisation et de promotion des cultures de la RDC. Elle mène en outre un travail de mémoire et de sensibilisation sur la décolonisation de l’espace public et d’autres aspects de la société. La représentation constante de congolais à moitié vêtus dans les différentes productions coloniales l’a poussée à effectuer des recherches sur les connaissances textiles en RDC. Elle a organisé des expositions et des conférences sur ce riche patrimoine qui peut exprimer le statut de richesse ou la hiérarchie et qui a influencé différents courant artistiques. Elle nous embarque dans un voyage où elle nous révèlera le fil conducteur entre savoir-faire et culture de ces fibres de palmier raphia et autres, chargées d'histoire de communication et de pouvoir, d'émotion et de spiritualité. 
 
Mme Judith Ambusu Akuma, est une archiviste spécialisée dans la mode et le textile. Ses coups de cœur sont la gestion de l'information et l'histoire de la mode africaine. Attentive à la préservation du patrimoine textile africain, elle célèbre la richesse de la culture africaine et fournit des informations fiables autour de l’artisanat et mode africaine sur sa plateforme https://www.afrosaltboho.com/ qu’elle a créé en Italie. Avec elle, la découverte d’une trame qui acquiert ses couleurs singulières des paysages environnants, la broderie à coups de doigts, l’entrelacement des fibres, la matérialité et le caractère vif d’un tissu seront décortiqués selon les impératifs du système STEALTH (un software utilisé pour le codage de vêtements). Mme Ambusu Akuma va orienter la campagne photographique, et accompagner la didactique.