MuseumTalk : L’Exposition universelle d’Anvers, 130 ans plus tard (en ligne)
Il y a 130 ans exactement avait lieu l’Exposition universelle d’Anvers. À cette occasion, 144 Congolais furent exposés au KMSKA ; sept d’entre eux moururent. L’AfricaMuseum, qui a connu une page d’histoire similaire à Tervuren, organise un MuseumTalk en ligne consacré au souvenir et à la commémoration de cette tragédie. Les intervenants sont une chercheuse, un activiste et un artiste.

Le 30 août 2024, le collège échevinal de la ville d’Anvers a approuvé la construction d’un cénotaphe au cimetière Schoonselhof. Dans le communiqué de presse résonnaient les mots du bourgmestre Bart De Wever : « Pour comprendre notre présent, nous devons regarder le passé droit dans les yeux. C’est pourquoi il est particulièrement nécessaire d’ériger un cénotaphe pour les Congolais décédés en 1894. Car ils font partie intégrante de notre histoire, et de notre communauté urbaine. Nous voulons maintenir vivant le souvenir de leur récit bouleversant en un lieu digne, serein et visible. En concertation avec la communauté congolaise d’Anvers, nous avons trouvé dans le Schoonselhof un lieu de mémoire approprié. Ce cénotaphe interpellera tous les Anversois.
La décision du conseil municipal est la conséquence de plusieurs initiatives prises depuis l’exposition 100 x Congo. Een eeuw Congolese kunst in Antwerpen, présentée au MAS, qui portait à la connaissance d’un large public d’Anvers et d’ailleurs ce qui s’est passé en 1894, alors que le Congo était encore une propriété privée du roi Léopold II : l’ancienne stagiaire au MAS Bitshilualua Kabeya et l’association estudiantine africaine AYO ont organisé une cérémonie, une lettre de Judith Elseviers et Nadia Nsayi a paru dans De Morgen, Hand in Hand tegen Racisme a lancé une pétition et une action sur l’esplanade du musée, …
Les intervenants
Que s’est-il passé en 1894 ? Où commémorer au mieux les Congolais aujourd’hui ? Comment l’histoire coloniale inspire-t-elle les artistes contemporains ? Tine Geunis, cheffe du service Public et Partenaires du musée, sera la modératrice du débat auquel prendront part :
Els De Palmenaer, historienne de l’art spécialisée dans les « arts ethniques » (Universiteit Gent) et conservatrice de la collection africaine du MAS. En 2020 elle a été commissaire, avec Nadia Nsayi (curatrice Représentation), de l’exposition au MAS. Cette exposition temporaire mettait largement en lumière l’Exposition universelle d’Anvers et honorait pour la première fois la mémoire des sept jeunes Congolais. Depuis 2022, elle soutient le projet de recherche de provenance appliquée à la collection congolaise du MAS dans une perspective belgo-congolaise.
Lieven Miguel Kandolo, activiste, relais d’opinion et écrivain. Depuis 2021 il donne des conférences en indépendant et écrit sur des thèmes tels que le racisme, la décolonisation et la constitution des communautés. Il est président de Hand in Hand tegen Racisme, dont il a été coprésident durant trois ans avec Jihad Van Puymbroeck. Il a écrit avec Moussa Don Pandzou le livre Yaya na Leki (« Grand frère et petit frère »). Récemment, il s’est présenté aux élections communales à Vilvorde en tant que candidat indépendant.
David Katshiunga a migré du Congo vers la Belgique à l’âge de six ans. Il a grandi à Malines et habite aujourd’hui à Anvers. Durant ses études de graphisme, il a commencé à peindre des portraits sur bois en noir et blanc. Son exposition très médiatisée Authenticité a été présentée à Anvers (2021), à Bruxelles (2022) et à La Haye (2023). Pour son travail, il a puisé son inspiration dans le livre Dochter van de dekolonisatie (« Fille de la décolonisation ») (2020) de Nadia Nsayi. Une de ses peintures est intitulée De 7 doden van Antwerpen (« Les sept morts d’Anvers »). Lors de l’Afrika Filmfestival, Katshiunga a remporté l’Artsit Award 2015.
En ligne
Photo : Judith Elseviers prononce un discours lors de l'action de l'asbl Hand in Hand au KMSKA, 2024
Vous recevrez le lien TEAMS après réservation et quelques jours avant l’événement.