La Lune : entre rêve et réalité

N'Koku Ngoombu
(Tambour à fente divination)

Yaka - RD Congo - bois et métal - MO.0.0.3410

Les populations Yaka perçoivent la lune comme un astre plutôt bénéfique même si sa période sombre (la nouvelle lune) est perçue de manière plus ambivalente. Les petits tambours de forme cylindrique et anthropomorphique, communément appelé le n'koku ngoombu sont employés dans le cadre de la divination rituelle pendant laquelle le nganga (le tradi-praticien frappe) à l’aide d’une simple baguette de bois dur, des formules courtes et répétitives sur l’instrument pour former un soubassement mélodico-rythmiques à ses chants qui font clairement référence à l’astre de la nuit. Ces instruments sont monoxyles et  se subdivisent en deux parties distinctes : une caisse de résonance formant le corps musical de l’instrument et un prolongement sculpté céphalomorphe rappelant les traits de certains masques employés lors de danses ou de pratiques rituelles. Chaque réalisation de l’instrument possède une personnalité et une forme singulière qui est déterminée par l’identification du devin à un comportement ou un être rituel.  

Boîte à fard

Kuba - RD Congo - bois et fibres végétales - EO.1956.26.12 

Chez les Kuba, la lune est considérée comme ayant un pouvoir fécondant, lequel, dans une certaine mesure, est également dispensé par le nyim (souverain). Une relation étroite, s’exprimant par des rites et des interdits, unissait le roi kuba et l’astre nocturne. Ainsi, au moment de la nouvelle lune, le nyim devait également se faire « invisible » et ne pouvait donc sortir de sa demeure. Par ailleurs, le cimetière dans lequel reposaient les successeurs présomptifs du roi était appelé poétiquement « le repos de la lune ». Au niveau artistique et iconographique, les Kuba accordaient une place à l’astre. Ce propos s’illustre ici à travers la forme de la boîte à pigments à usage cosmétique qui prend celle de la lune en croissant. Ces boites sont taillées dans du bois et souvent ornées de fibres végétales.