Les espèces invasives fichées

Des chercheurs de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique et du Musée royal de l’Afrique centrale ont publié une série de fiches pour des dizaines d’espèces invasives en Europe. Ces fiches évaluent notamment l’applicabilité des méthodes génétiques pour identifier ces espèces. Elles ont pour but d’informer les décideurs et les acteurs sur le terrain ainsi que de permettre une identification précise des espèces.

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Les espèces exotiques peuvent devenir envahissantes et avoir des effets néfastes sur la biodiversité, l’économie ou notre santé. Ces dernières années, ces espèces invasives font l’objet d’une attention accrue. La Commission européenne a ainsi adopté des mesures de prévention et de gestion de l’introduction et de la propagation d’espèces exotiques envahissantes.

Identifier avec plus de précision grâce à la génétique

Pouvoir identifier rapidement et avec précision les espèces est un facteur crucial dans le cadre de systèmes de détection précoce et pour la prise de mesures efficaces dans la lutte contre les espèces invasives.

"La morphologie d’un animal ou d’une plante ne suffit pas toujours pour pouvoir identifier l’espèce correctement", explique Sophie Gombeer, chercheuse à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. "Par exemple, certaines espèces dites ‘cryptiques’ sont quasi identiques morphologiquement. Quant aux larves d’insectes, elles sont parfois très difficiles à déterminer, même pour les spécialistes."

C’est pourquoi une équipe de chercheurs du Musée royal de l’Afrique centrale et de l’Institut royal des Sciences naturelle de Belgique a évalué le potentiel des méthodes génétiques pour l’identification des espèces invasives.

Les résultats publiés en ligne

Les chercheurs ont publié leurs résultats en ligne. "Nous avons réalisé une fiche par espèce invasive", explique Kenny Meganck, chercheur au Musée royal de l’Afrique centrale. "Chaque fiche présente l’espèce invasive, sa classification, son origine et sa distribution. Ces fiches évaluent également si les séquences ADN disponibles actuellement dans le domaine public permettent d’identifier l’espèce en question."

Toutes ces fiches sont disponibles gratuitement en ligne.

BopCo

Ces recherches ont été menées par l’équipe BopCo (Barcoding Facility for Organisms and Tissues of Policy Concern). Commune au Musée royal de l’Afrique centrale et à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, cette équipe de biologistes propose d’identifier de manière rapide et efficace des espèces animales et végétales, au service de la société. En se basant aussi bien sur la morphologie que sur la génétique, les chercheurs répondent ainsi à diverses demandes de la douane (viande de brousse ou espèces protégées), des forces aériennes (identification d’oiseaux entrés en collision avec un avion), de particuliers, etc.

Le projet BopCo est financé par la Politique scientifique fédérale (BELSPO). BopCo contribue également à LifeWatch, un consortium européen de recherche pour la biodiversité.

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