Journée internationale des femmes

Le 8 mars, nous célébrons la Journée internationale des femmes. À cette occassion, nous mettons en lumière nos collègues féminines et leur donnons la parole. Caroline Michelier, attachée au département des sciences de la terre, nous raconte son histoire.

""

Dans quel domaine travailles-tu ? Quelle est l’importance de ce domaine ? Y a-t-il beaucoup de femmes dans ce domaine ? 

Je suis géographe de formation. Aujourd’hui, je travaille à l’analyse des risques associés aux aléas d’origine géohydrologique dans le contexte spécifique de l’Afrique centrale. Je m’intéresse particulièrement à la composante humaine du risque, qui correspond à l’exposition et à la vulnérabilité des populations et des infrastructures. De plus, l’étude des risques nécessite une composante de sensibilisation des communautés qui y font face, afin que nos recherches aient un impact en terme de réduction des risques de catastrophes. Cette composante fait aussi partie de mon travail de chercheuse.  

 

Sur quels thèmes et questions de recherche travailles-tu ? Les questions de genre sont-elles importantes pour le contenu de ta recherche, pour tes questions de recherche ?  

Au sein de notre service Risques Naturels et Cartographie au Musée royal de l’Afrique centrale (communément appelé GeoRiskA), je suis entourée par plusieurs collègues. Nous avons chacun notre spécialité et toutes sont complémentaires. Le travail en équipe est au cœur de notre approche. Ces collègues sont pour la plupart masculins, mais j’ai bon espoir que certaines doctorantes poursuivent leur carrière dans la recherche et nous rejoignent dans le futur. D’ailleurs, dans d’autres équipes de recherche focalisées sur la composante humaine du risque, ce sont souvent des femmes qui sont aux commandes ! 

 

Quelles activités concrètes réalises-tu ?  

La question du genre fait partie de ces études, mais elle n’en est pas le point central. Il est important d’avoir une vision englobante des communautés avec lesquelles nous travaillons pour comprendre le rôle de chacun et l’influence qu’il ou elle pourrait avoir en termes de réduction des risques de catastrophes. Concrètement, lorsqu’une recherche est lancée, elle implique de connaître en profondeur la communauté avec laquelle on travaille, ainsi que d’appréhender son milieu de vie. Pour atteindre cet objectif, préalable à toute analyse des risques, il est essentiel de mener des enquêtes auprès de la population (quantitative et qualitative) pour mieux comprendre son mode de vie, ses habitudes, la structure de la société et les menaces auxquelles elle fait face. Une autre étape essentielle est de dialoguer avec les différents acteurs qui sont impliqués dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe ; une telle approche transdisciplinaire permet de renforcer l’impact des actions de chacun, pour le bénéfice de la population menacée.  

 

Quelle est ta motivation, qu’est-ce qui t’attire dans cette activité ? 

Pour aller au-delà de ces objectifs de recherche, j’ai eu l’opportunité de développer et de contextualiser des outils de sensibilisation aux risques à destination des jeunes des écoles primaires et secondaires. Ces outils prennent la forme de jeux de société qui permettent aux jeunes de mieux comprendre les aléas d’origine géohydrologique et leurs impacts, ainsi que l’ensemble des risques qui y sont associés. Les échanges et discussions au cours du jeu poussent les jeunes qui pourraient faire face à de tels phénomènes à prendre conscience de ces dangers et à les intégrer dans leur vie quotidienne. 

 

Qu’aimes-tu dans ton travail ? 

La réduction des risques de catastrophes est au cœur de ma motivation à poursuivre ces recherches, et à impliquer autant de jeunes chercheurs et chercheuses que possible. À mes yeux, pouvoir contribuer à la diminution de l’incidence des aléas d’origine géohydrologique est une valeur ajoutée considérable aux recherches menées au sein de mon service. J’ai la chance d’être passionnée par mon domaine de recherche, et je veille à partager cet intérêt avec les étudiants de toute origine, les chercheurs qui ne sont pas de ce domaine, mais aussi les communautés avec lesquelles j’interagis. Alors n’hésitez pas à me contacter si vous voulez en savoir plus !