À la recherche de pratiques agricoles durables : l’agroécologie en Tanzanie

Promouvoir des systèmes agroalimentaires équitables et durables sur le plan environnemental : tel est l’objectif général de l’agroécologie. En collaboration avec des partenaires belges et africains, l’AfricaMuseum coordonne actuellement deux projets de recherche afin de mesurer les performances environnementales et économiques des pratiques agroécologiques et de les comparer à celles de l’agriculture traditionnelle basée sur l’utilisation de pesticides.

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Parcelles expérimentales d’agroécologie dans la région de Morogoro, en Tanzanie. © RMCA

 

Un système alimentaire qui ne laisse personne sur la touche

L’agroécologie est une approche agricole intégrée qui applique concomitamment des principes écologiques et sociaux à la gestion des systèmes alimentaires et agricoles. Elle vise à optimaliser les interactions entre les végétaux, les animaux, les êtres humains et l’environnement. L’objectif est de concevoir des systèmes alimentaires équitables et durables sur le plan environnemental, en veillant à ce que « personne ne soit laissé pour compte ». Cette vision intégrée englobe la santé des sols et des animaux, le recyclage, la biodiversité et la participation des communautés locales à la gestion des terres et des ressources naturelles.

 

Analyse coût-bénéfice

Mais quelles sont les performances environnementales et économiques des pratiques agroécologiques par rapport aux pratiques agricoles traditionnelles qui ont recours aux pesticides ?

Pour réaliser une analyse coût-bénéfice détaillée des méthodes agroécologiques, l’AfricaMuseum coordonne actuellement deux projets de recherche en collaboration avec des partenaires belges et africains (la Sokoine University of Agriculture en Tanzanie, l’Université Eduardo Mondlane au Mozambique, et l’Université Libre de Bruxelles et l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique à Bruxelles).

L’équipe de recherche (qui comprend cinq doctorants – 3 étudiants africains et 2 étudiants belges – et plusieurs étudiants en master africains) utilise ici de vastes étendues de terres agricoles expérimentales situées dans la région de Morogoro, en Tanzanie. Ces terres agricoles ont été implantées aux fins de la recherche par la Sokoine University of Agriculture, avec le soutien de petits producteurs de cucurbitacées et de l’ONG Sustainable Agroecology Tanzania.

Pollinisateurs et ravageurs

Pour comparer quantitativement les performances de l’agroécologie et de l’agriculture traditionnelle, les chercheurs utilisent deux indicateurs de performance : la diversité des insectes pollinisateurs (les syrphes et les abeilles) et des nuisibles agricoles (mouches de fruits). Tous deux ont un impact très différent sur les cultures fruitières et maraîchères : la diversité importante des pollinisateurs – au niveau des espèces et des gènes – a un effet bénéfique sur les cultures, tandis que les diverses espèces nuisibles peuvent gravement les endommager.

Les chercheurs font appel à la génomique pour leur analyse. Les relevés sur le terrain organisés actuellement en Afrique de l’Est fournissent également de précieuses informations sur la propagation des mouches de fruits.

 

 

 

Les projets ISeBAF et AGROVEG (2021-2024) bénéficient, respectivement, du soutien de BELSPO et de la Direction-Générale Coopération au développement.