À la recherche de scientifiques citoyens pour enrichir les informations de la collection de papillons

L’AfricaMuseum conserve d’importantes collections entomologiques, véritable chronique de la biodiversité des insectes sur le continent africain. Le lancement d’un projet de science citoyenne concernant la collection de lépidoptères a pour objectif de la révéler à un public plus large. À cette fin, des scientifiques citoyens sont invités à enrichir nos bases de données en transcrivant les informations utiles figurant sur les étiquettes des spécimens.

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La collection du Musée royal de l’Afrique centrale contient environ 240 000 papillons et 230 000 papillons de nuit. Photo: Ingrid Otto © MRAC

 

Avec ses 6 millions de spécimens, la collection entomologique du Musée royal de l’Afrique centrale est l’une de ses plus riches collections, d’une importance scientifique majeure. L’ordre des lépidoptères est particulièrement bien représenté, puisque cette collection contient environ 240 000 papillons et 230 000 papillons de nuit.

Toutefois, seule une infime partie de la collection des lépidoptères est accessible au public et à la communauté scientifique. Des centaines de spécimens sont exposés dans les salles permanentes, et plusieurs milliers – soit environ 10 % de la collection – sont accessibles via la base de données en ligne DaRWIN, les photos pouvant être consultées sur le site Virtual Collection.

 

Collections-types : des spécimens de référence comme base pour la description de nouvelles espèces

La collection de papillons et de papillons de nuit contient également nombreux spécimens-types. Les spécimens-types présentent un intérêt particulier pour les scientifiques, car ils constituent les échantillons de référence originaux des espèces. Lorsqu’il décrit une espèce pour la première fois, le taxonomiste base ses observations sur les spécimens-types jugés scientifiquement représentatifs de cette nouvelle espèce. Les types sont donc les spécimens les plus étudiés et les plus manipulés de la collection.

Pour conserver en bon état ces spécimens de référence, les efforts se concentrent aujourd’hui sur leur numérisation. Une campagne de numérisation, démarrée en 2003-2005, a débouché sur la création d’une base de données en ligne avec photo recto/verso d’environ 2000 spécimens de papillons et de papillons de nuit.

 

Enrichir les données

Même si cette base de données contient principalement des informations taxonomiques, les étiquettes associées à chaque spécimen fournissent habituellement d’autres informations intéressantes, telles que le nom du collecteur, le lieu et l’année de collecte, l’historique des identifications, la détermination du sexe, etc. La transcription de ces étiquettes peut dès lors enrichir considérablement les données existantes.

« Pour mener à bien cette tâche fastidieuse, nous avons décidé de lancer un projet scientifique citoyen », explique Larissa Smirnova, coordinatrice de projet (AfricaMuseum). Dans le cadre de celui-ci, des scientifiques citoyens sont invités à participer à l’enrichissement des bases de données, en transcrivant les étiquettes, c’est-à-dire en ajoutant dans un champ tout type d’information figurant sur ces étiquettes.
 
« Ce projet d’enrichissement de données par transcription des étiquettes est mené à plus grande échelle que le précédent. En effet, nous souhaitons cette fois-ci élargir notre communauté de bénévoles en faisant appel à des personnes plus spécialisées dans le domaine de la zoologie et s’intéressant de près à la riche biodiversité du continent africain. Notre premier projet, axé sur la collection d’odonates (un ordre d’insectes volants qui comprend les libellules et les demoiselles), a été mené à bien en un temps record grâce au concours de bénévoles », ajoute Larissa Smirnova.

 

Le projet Lepidoptera est disponible sur la plateforme DoeDat, gérée par le Jardin botanique de Meise.

Spécimen préservé de Papilio demodocus ab. Dufranei. Vue complète recto/verso avec étiquettes en-dessous. Photo : Ugo Dall'Asta, Frans Desmet