Le dernier roi du Rwanda

Le roi Kigeli V Ndahindurwa (1936-2016) était le dernier roi du Rwanda. Son court règne de 1959 à 1961 en tant que Mwami du Rwanda, alors sous tutelle belge, a été très mouvementé. Une notice biographique sur ce personnage et près de 1600 autres figures importantes de l'histoire coloniale de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi est disponible sur la plateforme d'archives en ligne de l’AfricaMuseum. Cette plateforme dispose également d’un puissant moteur de recherche dans l'inventaire des archives.

King Kigeli V

Au moment de sa tournée triomphale au Rwanda, le roi Kigeli V Ndahindurwa est accueilli, au centre minier de Musha, par le directeur de la MINETAIN, Pierre-Joseph Olbrechts, ainsi que par une foule nombreuse de travailleurs et de leurs familles. La suite du roi est composée de son secrétaire, Jean-Berchmans Kimenyi, ainsi que du résident du Rwanda, André Preud'homme.
(HP.1959.28.900, collection RMCA Tervuren ; photo P. Laval (Inforcongo), 1959, MRAC Tervuren ©)

 

Kigeli V
Le 28 juillet 1959, Jean-Baptiste Ndahindurwa devient le roi Kigeli V du Rwanda.(HP.1959.28.719, collection MRAC, photo C. Lamote (Inforcongo), 1959, RMCA Tervuren ©)

Kigeli V

Jean-Baptiste Ndahindurwa est le fils du roi déchu Yuhi V Musinga. À la mort de son père survenu en décembre 1944, Ndahindurwa rentre au Rwanda avec sa mère, Bernadette Mukashema, après avoir été déporté au Congo belge avec sa famille.

Suite à la mort inopinée de son demi-frère, le roi Mutara III Rudahigwa, survenu le 25 juillet 1959, Jean-Baptiste Ndahindurwa lui succède à la tête du royaume du Rwanda dans des circonstances considérées comme un coup d’État par les autorités belges. Âgé de 23 ans, Ndahindurwa reçoit alors le nom dynastique de Kigeli V.

 

En disgrâce auprès des Belges

Peu de temps après, le paysage politique rwandais se divise grosso modo en deux camps : les pro-tutelle belge et les pro-indépendance. L'administration coloniale belge a transformé cette division en un conflit ethnique entre Hutus pro-Belges et Tutsis indépendantistes. Issu du groupe des Tutsi, Kigeli V est rapidement qualifié d'anti-Belges.

Des troubles surviennent au début du mois de novembre 1959. Kigeli V tente en vain de calmer la situation et se heurte à l’opposition de l'administration belge. Celle-ci souhaite abolir la monarchie rwandaise et instaurer une république pro-belge à dominance hutu. Profitant du séjour de Kigeli V au Congo en mai 1960, l’administration belge du Ruanda-Urundi le déclare persona non grata et s’oppose à son retour au Rwanda.

Cependant, les Nations unies interviennent et, en décembre 1960, ordonnent à la Belgique de faciliter le retour de Kigeli V au Rwanda et d'organiser un référendum sur le maintien de la monarchie. L'administration belge ne s'y résigne pas et organise, avec les responsables des partis politiques hutus, une réunion en janvier 1961 (le "coup d’État de Gitarama"). Ces responsables votent l'abolition de la monarchie, la destitution de Kigeli V et l'instauration d'une république. L'ONU impose alors un référendum. Il en résulte le rejet de la monarchie et du roi Kigeli V et l'introduction d'un régime républicain. Le Rwanda devient indépendant le 1er juillet 1962 et Grégoire Kayibanda en devient le président (1962-1973).

 

Exilé aux États-Unis

Sous le règne du président Juvénal Habyarimana (1973-1994), Kigeli V Ndahindurwa craint pour sa vie et s’installe aux États-Unis en 1992. Il continue de veiller au bien-être des réfugiés rwandais et suit de près la situation politique du Rwanda. Après le génocide contre les Tutsis, qui a fait plus d'un million de morts, il soutient la reconstruction du Rwanda et les réfugiés rwandais éparpillés aux quatre coins du monde.

Le roi Kigeli V meurt aux États-Unis en 2016, célibataire et sans héritier officiel, conformément aux règles de la famille royale rwandaise qui interdisent le mariage et la procréation d'un monarque rwandais en exil.

 

AfricaMuseum Archives : plus qu'un moteur de recherche

Le site web archives.africamuseum.be est la plateforme d'archives en ligne de l'AfricaMuseum. Il dispose non seulement d’un puissant moteur de recherche permettant de parcourir les 3 km d'archives historiques conservées au musée, mais il offre également une mine d'informations aux chercheurs et aux citoyens qui souhaitent approfondir un sujet.

Ainsi, les nombreuses informations sur la vie et l'œuvre du dernier roi du Rwanda ne sont que l'une des quelque 1600 notes biographiques sur des personnages importants de l'histoire coloniale de la RD Congo, du Rwanda et du Burundi figurant sur ce site web.

Avec cette plateforme, le musée souhaite mettre à la disposition des intéressés, partout dans le monde, un inventaire consultable en ligne et un outil de recherche pratique.